L’investissement
dans l’innovation technologique est présenté souvent par nos responsables
politiques comme le salut de notre civilisation. Si on regarde dans le
rétroviseur on peut le croire. Mais si on se projette dans l’avenir on peut en
douter.
L’énergie consacrée à l’innovation
technologie s’accélère dans le monde entier. Une véritable concurrence s’exerce
même entre les Etats. C’est à celui qui a le plus de startups, et d’incubateurs
pour les aider à naître.
Mais la durée de vie des effets
socio-économiques d’une innovation semble décroître sous l’effet de substitution
de l’innovation par d’autres innovations. Le pourcentage d’innovations qui
engendrent des processus de diffusion suffisamment durables pour obtenir de
réels retours sur investissements semble être en diminution. La taille des
populations de consommateurs passionnés par la découverte des innovations
technologiques semble diminuer et un plus grand nombre de consommateurs
semblent « blasés » par les innovations technologiques qui leur sont
adressées, semble également ne plus avoir toujours envie de fournir les efforts
nécessaires pour se les approprier et les utiliser. Les transformations
qu’elles nécessitent dans l’organisation de la Collectivité engendrent des
dépenses difficilement supportables, et quelquefois un gaspillage de nos
ressources qui peut vite devenir dangereux.
Ces macro processus de création et de
diffusion des innovations sont-ils suffisamment suivis pour assurer leur
efficience ?
Existe-t-il un véritable observatoire
chargé d’étudier les effets produit par l’accélération de ces processus et
l’évolution de la rentabilité socio-économique globale des
investissements qu’ils nécessitent ?
Nous rencontrons de plus en plus de chefs
d’entreprises qui se posent des questions sur la rentabilité des
investissements qu’ils réalisent au titre de l’innovation technologique.
Dès qu’un problème de société est nommé,
un flot d’innovations s’enclenche de manière totalement aléatoire.
L’observateur que, je suis depuis quelques
décennies, constate qu’après une période d’une vingtaine d’années où les
entreprises ont connu la mode de la normalisation destinée à faire la chasse aux
risques, par la standardisation, avec tous les excès qu’elle a produit, on
entre dans une nouvelle mode de libération des énergies créatrices pour
provoquer les changements qui ouvrent de nouveaux marchés comme si la taille des
systèmes de consommation était infinie. L’augmentation de la masse monétaire dilate certes la
capacité de ces systèmes à consommer, mais elle génère des fractures de plus en
plus importantes et de natures très différentes dans les populations.
(Ressources financières, capacité à produire et à utiliser, conflits
relationnels, etc.) On est confronté à l’accélération d’un corps hétérogène qui
ne peut que provoquer des fractures dont les coûts des réductions seront difficilement
supportables par la Société.
Notre Société a besoin de normes, et d’innovations
pour trouver des solutions aux nouveaux problèmes qui apparaissent et qui
apparaîtront dans le futur, mais elle manque cruellement de systèmes de
régulation qui canalisent leur production pour qu’elles soient à terme les plus
efficientes possibles.
Les modes génèrent le changement. Elles
sont donc utiles. Mais ces changements ont besoin d’être canalisés vers les
finalités les plus utiles pour notre Société.
La maîtrise nécessaire de ces deux sources
d’énergies sociétales qui doivent cohabiter est possible en introduisant dans
tous les futurs projets d’exploitation de la créativité humaine, une démarche
qualité multidimensionnelle, non dogmatique, dont les outils méthodologiques
existent mais sont souvent mal utilisés, et que nous appelons : « démarche
qualité compétitive »
Ces démarches nouvelles devraient
systématiquement être introduites dans les processus d’innovation pour éviter
les phénomènes de saturation et de perte d’efficience. Elles sont des modes de
conduites souples de ces processus vers des objectifs partagés par toutes les
parties prenantes, sans absorber la nécessaire énergie créatrice et la
dynamique de production.
Ce sont ces nouveaux modes de conduite qui
assurent aujourd’hui les meilleures chances de retours sur investissements.
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