Lorsqu’une entreprise reprend des forces
et qu’elle dispose à nouveau d’une capacité d’investissement, c’est pour ses
dirigeants le moment de braquer un peu plus les projecteurs sur l’avenir.
Ils doivent d’abord faire un diagnostic de
la position de l’entreprise sur son marché tout en essayant de saisir les
opportunités liées à l’évolution de ce dernier qui ouvrent de nouveaux espaces
de développement.
Ils peuvent aussi étudier la possibilité d’ouvrir
de nouveaux chemins en fonction de leur perception des évolutions de besoins
sociétaux qui émergent grâce à l’évolution des technologies, des comportements
de consommation, et des politiques publiques.
Ils doivent comparer la dynamique
économique de leur entreprise à celles des concurrents, et utiliser la
concurrence comme source d’inspiration pour fixer le cap de leur nouvelle
politique.
Ils doivent aussi se poser la question
d’une meilleure utilisation des moyens que la Société met à leur disposition.
Parmi ces moyens les dirigeants oublient souvent celui de la
« qualité ».
Les progrès dans le domaine de la qualité,
qui ont été souvent subis par la nécessité de faire comme les autres pour ne
pas être « déclassé », ou imposés par des clients, ont nécessité des
investissements importants, souvent immatériels, qui ont évité des
catastrophes, mais n’ont pas été la source de facteurs de compétitivité. (Usage
défensif de la qualité)
Les dirigeants doivent savoir
qu’aujourd’hui la qualité dite « compétitive » est destinée à faire
la différence par rapport à la concurrence en agissant sur plusieurs
leviers :
·
Assurer
des jugements durables des clients sur la qualité des prestations offertes qui
font la différence par rapport à la concurrence. L’émergence de ces facteurs de
compétitivité qui étaient autrefois plus long à produire des effets, sont
aujourd’hui plus rapidement rentables, parce qu’ils répondent à une évolution
forte de la demande. Les prestations concernées ne se limitent plus à la vente
de produits, mais elles s’enrichissent de services associés qui prennent
souvent plus de valeur que les produits.
·
Exploiter
au mieux ces jugements qualité compétitifs pour obtenir en retour des gains à
la hauteur de la valeur d’achat crée. La qualité perçue par le client n’est pas
une fin en soi. Ce doit-être un moyen pour accroître la pénétration d’un marché
et de réaliser des bénéfices.
·
Etendre
ces nouveaux mécanismes volontaristes de production et d’usage de la qualité à
d’autres relations d’échanges comme celles qui ont lieu avec les fournisseurs,
les investisseurs, les salariés, les services publics, etc. Les mécanismes mis
en jeu sont naturels. Ils créent progressivement une culture d’entreprise
personnalisée qui peut être utilisée dans les échanges avec toutes les parties
prenantes de l’entreprise.
L’entreprise ne se soumets plus à des
règles, elle prend en main son destin en matière de qualité. La qualité
accentue alors la valorisation de ses forces, en les utilisant pour faire des
bénéfices par une satisfaction personnalisée des besoins de ses parties
prenantes.
La nouvelle énergie que l’entreprise peut
créer, pour se développer en utilisant la qualité, puise sa source dans les
besoins des clients auxquels ils accordent de la valeur, et qui ne sont pas
couverts ou mal couverts par la concurrence. Ces besoins se répartissent sur
quatre grands axes : aide à la réalisation de nouveaux usages,
renforcement de la confiance dans l’aide qui peut lui être accordée, facilités
d’accès à un moyen d’action, ou à un service, amélioration de la rentabilité
des efforts du client pour bénéficier de cette aide. La qualité compétitive
agit souvent simultanément sur ces quatre axes.
Elle peut également améliorer le recours à
des ressources que l’environnement peut mettre à sa disposition pour la produire,
et enfin mieux utiliser l’énergie interne de l’entreprise composée par la capacité
de son corps social à la créer et à la produire.
Ces nouveaux usages de la qualité
redonnent du tonus à l’entreprise et inscrivent à nouveau la qualité au cœur du
potentiel de développement des entreprises, en créant de la valeur et non en
limitant des risques.
Il faut toujours débuter ce type de relances
du développement de l’entreprise par ce qu’on appelle un « diagnostic qualité compétitif stratégique»