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dimanche 22 mars 2015

La qualité compétitive d’un processus d’innovation


L’intérêt d’introduire une démarche qualité dans un processus d’innovation est une question qui se pose ne permanence.
Des « a priori » négatifs
Une démarche qualité intégrée à un processus d’innovation est souvent perçue comme une intrusion technocratique dans un espace de créativité.
On a tendance à penser qu’il s’agit d'un paradoxe : introduire de la rigueur dans un espace de liberté, ou encore réduire l’entropie alors que l’innovation naît de la néguentropie.
L’impression d'administrer la qualité, laissée par les démarches qualité classiques introduites dans les processus de production en série pour maîtriser leur variabilité, ou l’usage fait de ces démarches pour donner confiance à un client dans la capacité de l’entreprise à tenir ses engagements, expliquent les réticences des chefs de projets et des membres des équipes projets à recourir à ces moyens pour augmenter les chances de succès du projet.
Les usages de plus en plus sécuritaires de ces démarches, ou de démarches analogues, renforcent ces réticences.
Il serait peut-être souhaitable de nommer autrement les usages qui sont faits de la qualité dans les démarches d’innovation pour contribuer à assurer leur succès.
Nous les nommons : « qualité compétitive » de l’innovation.

Les particularités
 
La finalité
Assurer que la démarche d’innovation a le maximum de chances de séduire les futurs consommateurs, et de puiser dans ses échanges avec ses autres parties prenantes les ressources nécessaires à son succès
 
Son cahier des charges
Les parties prenantes d’une démarche d’innovation perçoivent des risques élevés de ne pas obtenir de retours sur investissements. C’est normal car ces démarches sont des projections dans un futur incertain.
Pour les faire « adhérer » au projet, il faut rendre acceptables ces risques en prouvant la capacité à les maîtriser et en offrant, en contrepartie,  une espérance de bénéfices importants.
La « qualité compétitive » d’une démarche d’innovation doit contribuer à rendre le ratio : « bénéfices / risques » attractif pour toutes ses parties prenantes.
Elle doit agir sur les jugements que les  parties prenantes portent sur la qualité de leurs échanges avec le projet (jugement qualité) d’une part pour rendre leurs espérances de bénéfices plus importantes que ce que la concurrence peut proposer, et d’autre part pour rendre les risques acceptables relativement à l’importance des bénéfices espérés.
Son action doit respecter un certain nombre de contraintes :
  • Ne pas freiner la créativité qui est la principale source de valeur ajoutée, et de qualité,  d’une démarche d’innovation;
  • Ne pas  se focaliser sur les risques sans les associer aux  bénéfices espérés;
  • Ne pas freiner l’avancée du processus d’innovation en imposant le traitement de risques au mauvais moment;
  • Inciter les membres de l’équipe projet à percevoir positivement leurs contributions à la maîtrise des risques;
  • Faire prendre conscience au bon moment des exigences sécuritaires imposées par la Société
La mesure de ses performances
  • la valeur d'achat des produits ou services, intégrant l'innovation, qui est attribuée par un marché que l’entreprise a intérêt politiquement à conquérir, en répondant, mieux que la concurrence, à certains de ses besoins
  • l’assurance d’obtenir avec ces nouveaux produits ou services  les gains attendus par l’entreprise 
  • la facilité d’acquisition des moyens nécessaires pour que le projet produise la valeur d’achat espérée ;
  • le respect des délais imposés pour une mise sur le marché des produits ou services compatible avec les exigences commerciales ;
  • le tissage et le renforcement durables des liens souhaités entre l'entreprise et le marché visé grâce à cette offre de produits et de services ;
  • le respect des exigences réglementaires et sécuritaires des pays dans lesquels est situé le marché ;
  • la valorisation du socle d'image des produits ou services qui intègrent l'innovation, ou du socle d'image de l'entreprise.
     

mercredi 5 novembre 2014

Les tactiques qualité en période de crise économique


En situation d’offre supérieure à la demande, et de baisse du pouvoir d’achat de ses marchés, l’entreprise cherche naturellement à diminuer ses prix de vente pour rendre ses prestations accessibles par les marchés et pour faire la différence par rapport à la concurrence.

Cette politique induit inévitablement une baisse du niveau de qualité de ses prestations.

Les causes sont multiples :

·         Réduction des prix de revient qui dégrade systématiquement la qualité produite

·         Démotivation des salariés qui augmente le nombre des non conformités

·         Argumentaire commercial basé sur des annonces qui vantent des performances et des usages impossibles

Les risques de cette tactique qualité, voulue ou subie, semblent acceptables lorsque la concurrence agit de la même manière. Mais ce repli du niveau de qualité ne peut produire des effets économiques sur l’entreprise qu’à court terme et dégrade pour longtemps son image. En termes de notoriété l’entreprise change de catégorie pour très longtemps, et elle devra fournir des efforts considérables, voire impossibles, pour rentrer à nouveau dans la catégorie supérieure où elle était positionnée.

Les responsables des entreprises qui adoptent ces politiques ont l’impression de ne pas avoir d’autres issues possibles pour s’en sortir.

Les donneurs de leçons proposent systématiquement, pour éviter ce genre de situations de réagir en renforçant la compétitivité par l’innovation. Et les responsables politiques n’hésitent pas à proclamer que le salut de l’entreprise passe par « l’innovation technologique ».

Ces suggestions sont le plus souvent de la même nature que les lavements proposés par les médecins de  Louis XIV pour soigner sa gangrène.

L’innovation technologique est un investissement hasardeux à long terme. Les situations de crise imposent des solutions à court terme.

L’entrepris à en réalité deux moyens pour sortir de l’impasse :

·         Exploiter ses gisements de « sérendipité »

·         Abaisser en toute transparence le niveau annoncé de la qualité de ses prestations en associant une baisse des prix justifiée, et renforcer la capacité de l’entreprise à systématiquement respecter ce niveau de qualité et maintenir le niveau de qualité antérieur pour certaines prestations en maintenant les prix de vente

La sérendipité est l’exploitation de la perspicacité des salariés pour proposer des innovations simples et rapides à mettre en œuvre pour redonner une plus forte valeur d’achat aux prestations de l’entreprise.

L’abaissement maîtrisé du niveau de qualité doit se faire sans dégrader les réponses aux attentes qui ont fidélisé la clientèle. La confiance des clients dans la conformité des prestations au nouveau niveau qualité annoncé doit être renforcée.

Le maintien du niveau de qualité antérieur sans abaisser les prix de vente pour des prestations qui s’adressent à un segment de marché plus solvable, conditionne le retour après crise à la situation antérieure. (Niche stratégique)

Cette évolution des tactiques qualité impose de différencier d’avantage les prestations par leur niveau de qualité en segmentant les marchés. Cette diversification a un coût qu’il faut prendre en compte.

mercredi 1 août 2012

Je réalise actuellement des conférences sur le thème

Comment mettre la qualité au service de la compétitive

But :
L’assurance de la conformité d’un produit ou d’un service à ses spécifications techniques, est actuellement rarement perçue comme un facteur de compétitivité. La concurrence est souvent, capable de réaliser le même niveau de performances.

En conséquence, la certification ISO 9001 ne contribue à la compétitivité des entreprises que dans des situations bien particulières.

Le but de la conférence est clarifier le concept de « qualité compétitive », et de présenter les principaux mécanismes managériaux qui permettent d’en faire une arme économique ;

Lieu possible : Toute la France en inter ou intra entreprises

Durée : De 2H à 2H30

Prix : 600 € (HT) + frais de déplacement

Contact : pierre.maillard@wanadoo.fr

lundi 18 mai 2009


Le qualiticien face à la crise
Auteur : Pierre Maillard
Comment le qualiticien doit-il se comporter face à la crise ?
De nombreux acteurs des services qualité se posent aujourd'hui la question face à une crise, qui est autant sociologique qu'économique, au sein de très nombreuses entreprises privées ou publiques.
Comment doit agir le responsable d'un service qualité dans un service de soins qui est soumis à des réformes successives qui déstabilisent son corps social? (Clinique ou hôpital). Comment un qualiticien peut-il se rendre utile dans une entreprise victime de la situation économique actuelle ?
Le qualiticien doit-il devenir : le « pompier de service » qui est chargé de résoudre tous les dysfonctionnements de l'entreprise alors qu'il n'en a pas les moyens, ou le « médecin » capable de diagnostiquer et de soigner les maux dont l'entreprise est victime parce qu'elle est contaminée par une épidémie « socio économique » face à laquelle elle est sans défenses naturelles?
Le qualiticien doit-il se mettre à la disposition de la direction de l'entreprise pour l'aider à régler des problèmes qui dépassent ses compétences et ses moyens d'actions ?
Le qualiticien peut-il encore « prêcher » la « Qualité » et quelle Qualité dans un environnement en crise ? Et-il encore crédible ? Peut-il encore être entendu ?
La « démarche qualité » sert-elle encore à quelque chose dans une entreprise en crise ?
Le qualiticien doit-il poursuivre la réalisation de ses missions en faisant abstraction de la crise ?
Qui peut affirmer aujourd'hui, en toute objectivité, qu'il possède les solutions à ces questions fondamentales, et existentielles du qualiticien qui pratique aujourd'hui son métier au sein d'une entreprise ?
Tous ceux, qui comme moi, ont formé et accompagné des « qualiticiens d'entreprises », n'ont-ils pas envoyé au « casse pipe » toutes ces personnes motivées qui croyaient pouvoir changer l'entreprise, en améliorant ses performances par une plus grande adhésion individuelle et collective de son personnel, grâce à l'instauration d'un jeu « gagnant, gagnant » passionnant et utile à la collectivité ?
Peut-on tranquillement partir en retraite en abandonnant ceux et celles qui nous ont fait confiance ? N'est ce pas le sommet de la non qualité ?
Qu'est ce que ce pauvre qualiticien trouve aujourd'hui en face de lui pour l'aider à sortir de difficultés qu'il n'est d'ailleurs pas le seul à vivre ?
Il trouve une prolifération de normes, de publications, écrites par des pseudo experts, des « donneurs de leçons » qui ne vivent pas dans l'entreprise, ou par des qualiticiens qui cherchent, par tous les moyens, à valoriser en interne leurs actions, par la publication de témoignages souvent « enjolivés » en dehors de l'entreprise.
Doit-on leur en vouloir ? Bien sûr que non.
Est-ce utile ? Bien sûr que non.
Comment sortir de l'impasse et participer à la résolution de ces problèmes ?
Je crois qu'il faut tout d'abord recréer un lieu de rencontres et d'échanges où on ne diffuse plus des solutions non validées à des problèmes complexes, mais où on cherche à bien poser les problèmes à partir de situations diverses vécues par les participants, et en s'appuyant sur des modèles consensuels qui guident leur compréhension collective. Partager un problème complexe est le meilleur moyen de supporter le problème, de vivre avec le problème, et de participer à des expérimentations organisées de solutions potentielles construites en croisant « pratiques et théories ». C'est un moyen qui permet de sortir d'un cercle vicieux pour entrer progressivement dans un cercle vertueux.
Il faut que ces échanges soient compatibles avec les contraintes actuelles des qualiticiens et qu'ils produisent une valeur ajoutée immédiate. Pour cela il faut éviter les rencontres d'anciens combattants, ou les lieux qui servent de tremplin pour commercialiser une activité de conseil.
Cette nouvelle dynamique de progrès, qui semble reproduire un passé récent qui n'a pas produit les résultats escomptés, doit éviter de retomber dans les travers qui ont conduit aux échecs du passé. Pour cela il me semble qu'elle doit être pilotée, et organisée par des professionnels rémunérés et non par des bénévoles à la recherche de reconnaissance sociale.
Elle doit s'inscrire dans une logique économique spécifique et utiliser les moyens les plus récents de production et d'échanges d'informations.
On pourrait l'appeler : « l'Université de la Qualité ».

lundi 27 avril 2009



L'entreprise et les normes




L'entreprise ne doit pas se laisser « impressionner » par les normes, mais mieux apprendre à s'en servir.

Les normes sont utiles. Elles expriment des repères généraux partagés par de nombreux experts qui peuvent ou doivent servir de référence à un instant donné.

Mais l'entreprise ne connaît ou ne reconnaît pas toujours le sens des différentes normes qui sont mises à sa disposition.
Les normes ont quatre natures de finalités différentes :
  • Elles expriment (Rarement) des exigences réglementaires,
  • Elles sont exigées par certains clients pour renforcer leur confiance,
  • Elles peuvent servir, par une démarche volontaire, de « faire valoir » auprès de la clientèle (Souvent remplacées par le référentiel d'un label),
  • Elles peuvent servir de guide pour concevoir la configuration d'un produit (souvent normes techniques), d'un service (Standards de services) ou de l'organisation de certains systèmes de l'entreprise qui contribuent à produire sa valeur ajoutée. (Exemple des normes portant sur l'organisation managériales)

Un des plus grands spécialistes du marketing et de la qualité (KANO) a montré que les fonctions de toute activité étaient perçues par les bénéficiaires de trois manières :
  • Ou bien elles sont considérées comme obligatoires avec un niveau de performances exigé. (Fonctions obligatoires)
  • Ou bien elles sont classiquement présentent dans la Société, et s'inscrivent dans des conventions sociales bien codifiées. (Fonctions normées)
  • Ou bien elles séduisent par leur originalité et par leur capacité à répondre à des besoins que le bénéficiaire n'ose pas exprimer comme une attente. (Fonctions attractives)

Se conformer à une norme n'est pas souvent obligatoire. C'est par contre se plier aux conventions et par conséquent rassurer certains clients qui n'ont pas une connaissance précise de l'entreprise. C'est rarement et pas durablement une fonction attractive.

Les entreprises voient proliférer les normes avec inquiétude pour plusieurs raisons.
  • Elles ont l'impression que leur espace de liberté diminue pour exprimer leurs spécificités et construire ainsi une notoriété attractive qui les différencie par rapport à la concurrence.
  • Elles ont l'impression d'être prise dans un piège conçu par des organismes qui cherchent à « vivre sur leur dos » et qui les obligent à dépenser de l'argent sans comprendre l'utilité de ces dépenses, et sans espérer obtenir un retour sur investissement.
  • Elles ont l'impression que le carcan normatif imposé est conçu par des « technocrates » qui cherchent à se valoriser à leur dépend.

Ces perceptions sont souvent erronées parce que les entreprises ne savent pas comment s'approprier les normes et les mettre au service de leur développement.


Nous allons énoncer quelques principes simples qu'il est souhaitable de respecter pour ne pas « se faire utiliser par les normes » mais « utiliser les normes ».

Principe n°1 :
Identifier, sans appréhension, l'ensemble des normes qui peuvent concerner les activités de l'entreprise.
Il existe aujourd'hui un grand nombre de diffuseurs de normes par conséquent l'entreprise peut facilement, quelque soit sa taille, réaliser cette compilation. Elle a peu de chances de passer à côté d'une norme essentielle pour son activité.

Principe n°2 :
Classer le « mille feuille » de normes recueillies suivant leurs finalités
  • Normes attachées aux produits ou au services réalisés par l'entreprise
  • Normes attachées aux modes de fonctionnement de l'entreprise
  • Normes attachées à ses relations avec son environnement

Principe n°3 :
Dans chacune de ses classes distinguer :
  • Les normes réglementaires
  • Les normes imposées par les clients
  • Les normes qui expriment des conventions collectives non obligatoires mais susceptibles de renforcer la confiance des clients
  • Les normes qui peuvent servir de guide pour améliorer ou maintenir l'efficience des systèmes qui produisent la valeur ajoutée de l'entreprise
  • Les normes qui peuvent à court terme accroître l'image de l'entreprise et son attractivité.

Principe n°4 :
Décider par des études rapides d'opportunité et de faisabilité de choisir parmi cet ensemble de normes le contenu du « panier de normes » auxquelles devra se conformer en précisant les impacts attendus pour l'entreprise, le planning de réalisation, et les moyens à mobiliser.

Principe n°5 :
Pour chaque norme du panier, transformer l'écriture générale de la norme dans un langage qui décrit couramment au sein de l'entreprise ses activités et ses modes de fonctionnement.
Cette phase est essentielle. Elle permet d'oublier ensuite la norme pour se référer en permanence à ces nouveaux repères de l'existant. Elle permet à un auditeur de mesurer le degré de compréhension et d'appropriation de la norme. La norme n'est plus une « norme » elle est devenue un outil de l'entreprise.

Principe n°6 :
Faire qualifier les nouveaux repères issus des normes par les futurs bénéficiaires au sein de l'entreprise. Cette qualification consiste à s'assurer de la bonne compréhension par ces bénéficiaires de la signification de ces repères et des enjeux que leur usage représente pour l'entreprise, à s'assurer de leur capacité à utiliser à bon escient ces repères. Elle consiste également à mettre en place des jalons permettant d'observer leur courbe d'apprentissage.

Principe n°7 :
Réaliser le processus de transformation au sein de l'entreprise qui lui permet de se mettre en conformité par rapport à ces repères, et le processus de conception du système de maintenance des performances de ces transformations.

Principe n°8 :
Qualifier les résultats de ces deux processus, c'est-à-dire s'assurer que les acteurs chargés de se servir de ces résultats comme moyens d'actions peuvent les utiliser dans des conditions acceptables pour eux.

Lorsque ces huit principes sont respectés la « norme » a disparu. Elle s'est transformée en un outil qui sera facilement assimilé par les acteurs de l'entreprise qui ont besoin de s'en servir. Elle devient enfin utile.