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samedi 11 mai 2024

La caractérisation d'un risque de non-qualité"


Un risque est l’association d’un « événement, identifié, qui est probable, et d’un effet indésirable également probable »

La réalisation d’un événement à effet indésirable qui n’a pas été préalablement identifié comme possible, n’est pas un risque. C’est un « aléa. »

Maîtriser un risque, ce n'est pas supprimer le risque, c’est rendre sa criticité acceptable.

Par exemple, les effets indésirables d’un médicament sont des risques acceptables.

Un aléa thérapeutique est la réalisation d’un événement à effet indésirable qui n’a pas été préalablement identifié comme possible.

La criticité d’un risque d’un événement relativement à un effet indésirable probable est le produit de la probabilité d’occurrence de l’événement, et de l'effet indésirable que l'événement peut produire, par la valeur attribuée à la gravité de l’effet lorsqu’il se réalise.

L’occurrence de l’événement peut ne pas produire systématiquement l'effet, ou l'effet peut ne pas avoir systématiquement la gravité imaginée.

La criticité d'un risque est donc évaluée par la formule suivante :

C(R) = P(E ∩ F) G(E) =P(E) x P(F/E) x G(F) 

Où E est l’évènement, F est l’effet, et G(F) est la gravité de l'effet

La probabilité d’occurrence d’un événement peut être : subjective, estimée par des statistiques, ou évaluée par des modèles représentatifs du phénomène qui produit l’événement.

Une probabilité est donc toujours une mesure « contestable » des chances pour que l’événement se produise. La confiance qu’on peut lui accorder dépend des conditions dans lesquelles elle est effectuée, et des méthodes de mesure utilisées.

L’application de ces généralités à la non-qualité peut se décrire de la manière suivante :

La qualité d’une activité vue d’un bénéficiaire est la valeur de la satisfaction du bénéficiaire qu’elle produit.

L’activité est un événement. La satisfaction est sa finalité de cet événement.

Cette satisfaction résulte d'une perception de l’être humain, d’informations émises par l’activité. Cette perception se focalise sur les réponses de l'activité à ses attentes explicites ou latentes et sur les contraintes qu’elle lui fait subir

Une non-qualité de l’activité vue d’un bénéficiaire est une insatisfaction provenant d’une de ses perceptions de l’activité considérée comme une mauvaise réponse à ces attentes ou comme une contrainte inacceptable.

Un risque de non-qualité d’une activité pour un de ses bénéficiaire est une de ses perceptions probables P non souhaitée de l’activité et une insatisfaction de l’activité  

La gravité de cette perception est le niveau d’insatisfaction qu’elle produit

La criticité d’un risque de non-qualité se modélise par la formule :

C(P) = P(P ∩ Ī) G(Ī) = P(P) x P(Ī /P) x G(Ī)

·         P (P ∩ Ī) est la probabilité pour que la perception P d’une réponse non souhaitée de l’activité à ses attentes ou de contraintes inacceptables et d’une insatisfaction de l’activité

·         G(Ī) est la valeur attribuée par le bénéficiaire à son insatisfaction Ī.

·         P (P) est la probabilité pour que P se réalise 

·         P (Ī /P) est la probabilité conditionnelle pour que l’insatisfaction de l’activité du bénéficiaire se produise lorsqu’il a la perception P.

La nature de la réponse non souhaitée peut être une exigence, ou une attente explicite ou latente de l’être humai

La perception d’une « réponse non souhaitée » exprime : soit une perception qui porte sur une des caractéristiques de l’activité (Critical To Quality), soit une perception qui porte sur ses usages (Critical To Customer), soit une perception de la manière dont une caractéristique de la prestation contribue à un de ses usages. (Driver)

La qualité d’une activité vue de son producteur est la valeur de la satisfaction de l’activité qu’il éprouve pendant et à l’issue de sa production.

Une non-qualité d’une activité vue par son producteur est une insatisfaction du producteur provenant d’une de ses perceptions de l’activité qui est considérée comme une mauvaise réponse à ces attentes ou comme une contrainte inacceptable.

Les attentes et les contraintes du producteur ne sont pas les mêmes que celles des bénéficiaires.

La criticité d’un risque de non-qualité d’une activité vue par son producteur se calcule comme précédemment.

Une non-conformité d’une activité ou de son résultat à une référence admise comme un contrat est un événement E qui peut être la cause d’une perception d’un  être humain qui provoque une insatisfaction de l’activité.

Ces perceptions ont l’avantage de pouvoir être partagées pour les personnes qui produisent l’activité et pour celles qui l’observent ou qui en bénéficie. Elles résultent d’informations émises par des repères de l’activité observables de la même manière par les deux catégories d’observateurs.

Focaliser la reconnaissance partagée de la non-qualité d’une activité sur la non-conformité à des repères contractuels de l’activité permet d’avoir recours à des méthodes rationnelles pour maîtriser les risques de non-qualité. Ces méthodes sont souvent issues des sciences de l’ingénieur. Elles limitent les contestations, ou des effets indésirables non maîtrisables sur l’environnement de l’activité, qui porteraient sur les non-conformités à ces repères.

Ces repères sont en partie choisis par retour d’expériences.

Mais certaines activités qui sont des services, ou qui entrent en compétition avec d’autres, conduisent de plus en plus souvent à annoncer aux bénéficiaires potentiels, des engagements qui portent directement sur des perceptions « complexes » des bénéficiaires. Ces engagements ne se réfèrent plus à des repères rationnels d’événements de l’activité qu’ils produisent (confort, esthétique, douleur, ambiance, etc.), et ils ne sont plus comparables à un référentiel par des « mesures » faisant appel à la métrologie des sciences pour l’ingénieur.

La maîtrise de cette nature de risques fait appel progressivement à des méthodologies issues du marketing, ou de la psycho-sociologie, qui font appel à l’Intelligence Artificielle. Ces méthodes permettent de s’appuyer sur des référentiels qualité rassemblant des repères complexes opposables qui associent des informations quantitatives et qualitatives pour les caractériser.

Mais il ne faut pas oublier que ces nouvelles méthodes reposent : sur une architecture initiale de traitement de l’information qui est composée de modèles (algorithmes) rationnels, dont la pertinence peut être contestée, et l’enrichissement de ces modèles, pour converger vers la complexité de la réalité, se fait, comme une quadrature du cercle, par une accumulation d’informations sur le phénomène étudié qui peut comporter de nombreux biais.

Par ailleurs le jugement de l’être humain qui ne peut pas être étudié en émettant l’hypothèse : « toute choses égales par ailleurs » parce qu’il est en permanence influencé par son environnement socio-économique, peut difficilement être représenté avec certitude par des modèles issus de l’Intelligence Artificielle. 

Cependant dans le mesure où le risque repose sur des probabilités d’occurrence, l’Intelligence Artificielle fournie une information utilisable pour attribuer des probabilités « ponctuellement acceptables » pour estimer la criticité d’un risque de non-qualité.

Les utilisateurs de ces méthodes nouvelles destinées à maîtriser la non-qualité d’une activité, doivent conserver en permanence un « esprit critique » et accepter les incertitudes incompressibles de leurs résultats 

lundi 22 avril 2024

Les fondements modernes de la culture qualité d’une entité humaine

 

Ils peuvent se caractériser pour chaque entité humaine (individu ou groupe d’individus) par les attitudes permanentes suivantes, dans tout échange avec une autre entité humaine (client, collaborateur, fournisseur, salarié, actionnaire, etc.) :

·         Chercher à être satisfait de la prestation de l’autre entité en la satisfaisant par la vôtre

·         N’annoncer, pour la satisfaire, que ce que vous êtes capable de lui fournir

·         Elaborer un scénario crédible de la manière dont vous allez produire la prestation que vous avez annoncée

·         Guider la production de votre prestation par les repères du scénario et par la correction rapide des aléas rencontrés

·         Réagir aux risques de non-conformités inacceptables de la prestation de l’autre entité à ses engagements, perçus au cours de sa production.

·         Faire avec l’autre entité un bilan constructif de la satisfaction de chacune des deux entités

C’est sur cette base culturelle partagée que se construit dans les entreprises une démarche qualité efficiente et durable.

samedi 20 avril 2024

La dégradation de la qualité dans les services

 

Il faut avoir le courage d’alerter sur cette dégradation de la qualité des services sans chasse aux sorcières.

 De nombreuses enquêtes, et signaux, confirment une dégradation assez générale de la qualité perçue des services dans de nombreux secteurs d’activités.

Cette perceptions des clients a de nombreuses causes :

Tout d’abord les énormes progrès de la qualité des produits ont habitué les clients à bénéficier de produits systématiquement conformes aux spécifications techniques annoncées qui les rendent naturellement plus exigeants sur la qualité globale des prestations qui sont des mixtes : « produits, services ».

Ensuite, les fonctions d’usages des produits ne sont peut-être pas toujours conformes aux performances annoncées, mais cette différence ne provient pas des fonctions techniques des produits mais souvent de leur « packaging ». Le « packaging » du produit est un ensemble d’informations émises sur le produit, qui s’appuie sur un support perceptible sans efforts par les clients, qui stimule les intérêts qu’ils portent à l’usage du produit. Cet impact peut provoquer l’interprétation, par les clients, d’usages qui s’avèrent, in fine, non réalisables par les réelles performances des fonctions d‘usage des produits. Cette deuxième cause, qui est une » surqualité vendue », est la source fréquente de non-qualités perçues de la prestation. (Force de vente du produit). Le support d’informations peut être le « design » du produit, son emballage, ou encore sa notice d’utilisation.

A l’opposé de la surqualité annoncée, certaines notices d’utilisation, comme celles des médicaments, cherchent tellement à protéger le producteur contre tout recours juridique en cas de fonction d’usage défaillante, que la liste des effets secondaires ne peut que dissuader leur usage par les patients (sous qualité perçue) et peut contribuer à une dégradation des soins prodigués par les médecins.

Ensuite la prestation comporte des services associés au produit qui sont des processus réalisés par des êtres humains ou des automates. Ces services sont des contributions de l’acteur du service à des coproductions personnalisées de fonctions d’usages du produit avec les clients. (Exemple :  pilotage d’une voiture, soins d’un patient, informations téléphoniques, etc.)

C’est à ce niveau que les dysfonctionnements perçus par les clients sont aujourd’hui les plus fréquents. Le client attend une prise en charge personnalisée de ses modes de consommation du service, dans la coproduction des fonctions d’usage.

L’automate ne le permet que par des règles préprogrammées de type : « si…alors ». Malheureusement le « si » qui intéresse le client n’est pas toujours prévu dans sa programmation, et le « alors » ne prend pas toujours en compte le contexte spécifique de la situation du client.

Lorsque c’est un être humain qui réalise le service, il manque actuellement souvent :  de compétence, d’implication, de disponibilité, et de reconnaissance managériale.

Le manque de compétence provient du « tour over » trop rapide actuellement dans l’activité de service, qui ne permet pas une accumulation suffisante d’expériences pour maîtriser suffisamment bien la complexité du service.

Le manque d’implication provient du manque d’intérêts croissant attribué par ce personnel à son activité professionnelle pour des causes multiples. De plus ce manque d’intérêts est souvent perceptible par le client.

Le manque de disponibilité provient d’exigences, de plus en plus fortes, de productivité imposées par le système managérial.

Le manque de reconnaissance managériale de la valeur ajoutée du service dans la prestation globale est fréquent. Les managers non pas assez souvent de vécus personnels de ces activités de service en « front office » pour percevoir objectivement la complexité croissante que ce personnel est obligé de maîtriser.  Cette situation provoque une démission souvent masquée de la recherche permanente du « bien faire » qui est essentielle dans la prestation de service.

S'ajoute à ce constat les interactions souvent difficiles entre le personnel en "front office" et le personnel en "back office". Les priorités des uns et des autres ne sont pas les mêmes. La culture d'entreprise est différente.  

Cette dégradation de la qualité des services semble s’accentuer notamment dans les petites structures professionnelles qui sont fortement déstabilisées à la sortie de la période « Covid ».

Actuellement, la plupart des spécialistes de la qualité ont l’impression que cette dégradation de la qualité des services est mise « sous le paillasson » par les managers, parce qu’ils ne savent pas comment traiter le problème.

Certes, il est difficile d’appréhender les multiples causes complexes qui sont à l’origine de ces problèmes. L’état de notre système social fait que certaines causes semblent actuellement ne pas avoir de solutions. Mais ce n’est pas pour cela qu’il ne faut pas chercher à les trouver. Et, force est de constater, que certaines entreprises réussissent très bien à les maîtriser et font de cette force un de leur principaux facteurs de compétitivité.

jeudi 21 mars 2024

Les normes et la qualité


 

La finalité des normes :

« Donner confiance, dans la capacité de ceux qui s’y conforment, à respecter leurs engagements portant sur la maîtrise des risques de défaillances de leurs activités pouvant avoir des effets socio-économiques d’une gravité inadmissible. »

 

La finalité d’une activité de qualité :

Provoquer des perceptions de l’activité qui sont des réponses à des besoins

 

Les normes et l’activité de qualité se rejoignent lorsque les besoins portent sur des signes de confiance dans la capacité de l’activité, à maîtriser les risques de défaillances pouvant avoir des effets d’une gravité inadmissible.

 

Une activité de qualité ne s’appuie pas sur des normes lorsque les perceptions attendues de l’activité sont des réponses à d’autres besoins que ceux basés sur la confiance.

 

Et cette confiance peut s’obtenir par d’autres moyens que par le recours aux normes.

 

La réputation, la preuve de compétence, la transparence, la visibilité de la traçabilité, sont autant de moyens qui contribuent à « la confiance » sans se conformer à des normes.

 

La qualité d’une activité ne peut donc pas se réduire à la conformité à une norme.

lundi 19 février 2024

 

Les piliers du management moderne de la qualité

 

Le management moderne de la qualité repose sur sept piliers

 

Le concept de relation d’échanges entre l’entreprise et ses parties prenantes

 

Une relation d’échanges entre l’entreprise et chacune de ses parties prenantes est une dynamique d’interactions entre les deux acteurs qui fait évoluer la configuration du système piloté par chacun d’eux

 

L’entreprise comme chacune de ses parties prenantes sont des système sociaux c’est-à-dire des systèmes qui possèdent des ressources humaines.

 

Le concept de jugement qualité d’un acteur d’une relation d’échanges

 

Le jugement qualité attribué par une entité humaine à une activité, ou à son résultat, est la valeur qu’elle attribue à la satisfaction de ses perceptions des réponses de cette activité à ses intérêts

 

 On distingue deux natures de jugements qualité qui se définissent de manière suivante :

 

Le jugement qualité attribué, par la composante humaine d’un système social, à la contribution de l’autre système aux échanges qu’ils instaurent entre eux, qui est la valeur qu’elle attribue à la satisfaction de ses perceptions des réponses de cette contribution à ses intérêts. (Qualité reçue)

 

Le jugement qualité attribué par la composante humaine d’un système social à sa propre contribution à la relation d’échanges qu’ils instaurent avec un autre système social, qui est la valeur qu’elle attribue à la satisfaction de ses perceptions des réponses de cette contribution à ses attentes. (Qualité produite)

 

Le concept d’énergie qualité d’une relation d’échanges

 

L’énergie qualité d’une relation d’échanges est l’ensemble des jugements qualité des deux systèmes sociaux en présence.

 

C’est cette « énergie qualité » qui engendre les gains des deux parties produits par les échanges

 

Le concept de référentiel qualité contractuel d’une relation d’échanges

 

Un référentiel qualité contractuel décrit un certain nombre de repères dans les activités des échanges entre deux systèmes sociaux, qui sont perceptibles de la même manière par les deux systèmes en présence, et dont la conformité des activités à ces repères est sensée produire l’énergie qualité attendue par chacun d’eux. (Appelé encore : « règles du jeu de la qualité intégré aux échanges »)

 

La régulation dynamique de Deming qui optimise la qualité produite

 

Cette régulation consiste : à améliorer périodiquement la qualité produite attribuée par les acteurs de la production d’une contribution aux échanges, et à réaliser la maintenance de cette qualité, pour en retirer le plus de bénéfices possibles

 

Elle suppose :

·         Une spécification des objectifs et des modes d’actions pour les atteindre. (Repères qui les caractérisent pour être perçus de la même manière par tous les acteurs de la production)

·         Une logique classique de conduite de projet des processus d’améliorations

·         Une logique classique de maintenance préventive et corrective de la conformité aux performances acquises

 

L’élasticité qualité d’un système social

 

L’élasticité qualité d’un système social dans les échanges avec un autre système social est son processus : d’attribution d’un objectif à la qualité produite de sa contribution en réaction à son jugement qualité de la prestation que lui fournit l’autre système social, et de régulation dynamique de Deming des activités de production de cette contribution

 

La régulation dynamique « marketing »

 

Cette régulation consiste pour un des deux système sociaux A, à faire évoluer le jugement qualité de l’autre système social B attribué à la contribution qui lui est fournie par A, et à surveiller son impact sur l’élasticité qualité de B, dans le but d’optimiser le jugement qualité attribuée par A à la contribution fournie par B.