La qualité est une
composante intrinsèque de tout échange entre deux acteurs socio-économiques.
Elle se caractérise par une appréciation particulière, par chacun des deux
acteurs en présence, des prestations fournies par l’autre au cours de
l’échange.
Cette appréciation de
chaque acteur, est :
« un
jugement synthétique des prestations susceptibles d’être reçues, ou reçues au
cours de l’échange, qui exprime une espérance de satisfaction, ou une
satisfaction, de certaines attentes ou besoins, dont la valeur est plus
importante que celle accordée aux efforts fournis pour en bénéficier. »
C’est une forme
particulière d’espérance de gain, ou de gain, qui rend possible l’échange et
qui permet éventuellement sa reproduction.
C’est la raison pour
laquelle on dit encore que la Qualité est un jeu à somme positive.
Sans qualité pressentie,
ou ressentie, il n’y a pas d’échange ou il n’y a pas reproduction de l’échange.
Or l’Economie, comme la
vie sociale ne repose que sur des relations d’échanges.
Par conséquent la Qualité
est l’énergie de base de tout échange. C’est elle qui est « la source de
valorisation » de tout échange.
Mais le terme
« qualité » semble aujourd’hui ringard, passé de mode. Il a été trop
utilisé dans la deuxième partie de vingtième siècle en lui donnant des sens
tellement différents qu’il a perdu le sens premier rappelé ci-dessus. Il est
socialement et économiquement dévalorisé.
Les plus optimistes humanistes
pensent qu’il est remplacé par des
déclinaisons moins générales, et plus opérationnelles, qui sont économiquement
plus utiles, comme la RSE (Responsabilité Sociétale et Environnementale), le
QSE (Qualité, Sécurité, Protection de l’Environnement), le six sigma, etc.
Les plus pessimistes
pensent qu’il n’est devenu qu’un slogan commercial pour occuper massivement et
rapidement, mais non durablement, un marché. (Politique de la terre brulée). La
prolifération de pseudo labels entre dans cette catégorie de démarches.
D’autres, plus
rationnels, ramènent la Qualité à une maîtrise apparente, ou démontrée
rationnellement, des risques, pour créer la confiance, entre les acteurs, qui
est nécessaire à la réalisation de l’échange. (Prolifération de normes)
La réalité est comme
toujours plus complexe.
Les différentes tendances
décrites précédemment se rencontrent effectivement sur le terrain. Elles jouent
le rôle qui leur est dévolu avec, souvent, une bonne efficacité.
Elles se complètent par quatre
autres grandes tactiques qualité qui sont des tendances plus proches du sens
initial du terme Qualité et qui reposent essentiellement sur les mises et les
gains du jeu de la Qualité. Elles peuvent se décrire de la manière
suivante :
- la réduction de la valeur perçue des efforts à fournir pour se procurer et utiliser une prestation sans modifier la valeur à accorder aux espérances de satisfaction des attentes ou besoins. C’est la compétitivité par les prix de vente et la recherche d’une meilleure productivité.
- la séduction qui fait espérer une satisfaction plus grande d’attentes ou de besoins non couverts. C’est le recours à l’innovation.
- la proposition de services associés qui réduisent la valeur perçue des efforts à fournir malgré l’augmentation des prix à payer.
- la permanence assurée d’une satisfaction classique d’attentes ou de besoins dont la valeur justifie celle accordée aux efforts à fournir pour se procurer et utiliser les prestations reçues.
Ce sont autant de
tactiques qui dépendent de stratégies et de politiques d’entreprises
différentes.
La manière de produire la
qualité dans les entreprises est très différente d’une catégorie de tactiques
qualité à l’autre.
Malheureusement les
professionnels de la qualité ne savent pas toujours préconiser les méthodes
opérationnelles de production de la qualité adaptées à chacune de ces catégorie
de tactique.
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