Il est fondamental de pouvoir
estimer la contribution de la qualité produite par une entreprise à la valeur globale
que lui reconnaissent ses actionnaires, et ses salariés, parce que le coût de
cette production augmente sans cesse sous la pression des clients, mais aussi
des exigences réglementaires, et de la nécessaire visibilité de son impact
sociétale. Nous proposons pour répondre à cette demande un nouveau concept
nommé : « capital qualité ».
De nombreuses tentatives cherchent par des
modèles systémiques à fournir des repères pour objectiver la contribution de la
production et de l’usage de la qualité par l’entreprise, à sa valeur. («
l’excellence ») (Normes, labels, référentiels de prix, etc.) Ces repères
sont souvent suggérés aux dirigeants par les services qualité, ou imposés par
des donneurs d’ordres. Les dirigeants, les actionnaires, les salariés, les
clients, les fournisseurs, c’est-à-dire plus généralement chaque catégorie de
partie prenantes de l’entreprise, ont quelquefois du mal à partager cette
représentation de la valeur d’une entreprise.
Nous suggérons une vision complémentaire de
cette valeur qui semble mieux correspondre à son appréciation par les
actionnaires, et plus généralement par la gouvernance de l’entreprise. Le
modèle proposé peut servir de guide pour les choix stratégiques des modes de
production et d’utilisation de la qualité qui contribuent le plus à la
politique de l’entreprise.
L’idée est la suivante. Pour réaliser une
politique il faut une réserve d’énergie qui constitue le capital de
l’entreprise. Ce capital est multidimensionnel. Il possède par exemple des
composantes financières, mais aussi sociétales, organisationnelles, ou
informationnelles. Il semble que les dirigeants peuvent identifier dans ce
capital une composante « qualité » que nous appelons :
« capital qualité » et qui peut se modéliser de la manière suivante.
Le capital qualité d’une entreprise est la réserve
d’énergie particulière de l’entreprise, qu’elle peut utiliser pour bénéficier des
échanges avec les acteurs de son écosystème, en offrant des prestations qui provoquent,
de leur part, une certaine espérance de satisfaction.
Cette réserve
d’énergie qualité est composée de trois parties :
- Le capital qualité des ressources propres.
- Le capital qualité des prestations.
- Le capital qualité sociétal.
Le capital
qualité des ressources propres d’une entreprise est l’aptitude de
ses ressources propres à contribuer à la production de la qualité de ses
prestations qui conduit ses parties prenantes à participer à la réalisation de
sa politique. Les compétences du personnel, les performances techniques des
systèmes de production font, par exemple, partie de ce capital.
Le capital
qualité des prestations de l’entreprise est la capacité de la qualité de
ses prestations à amener ses parties prenantes à fournir des contreparties qui
alimentent son capital. Les caractéristiques des produits et des services
associés qui ont un impact sur la satisfaction des clients, font parties de ce
capital. Le montant des dividendes versés aux actionnaires, et la valorisation des
efforts des salariés aussi.
Le capital
qualité sociétal est la capacité de la qualité, attribuée aux
prestations de l’entreprise par l’ensemble des acteurs de son écosystème, à amener
un nombre suffisant d’entre eux à échanger avec elle, pour lui permettre d’acquérir
le capital qui lui permet de réaliser sa politique. La valeur boursière des
actions, la notoriété de l’entreprise, la réputation en manière de
responsabilité sociétale, font parties de ce capital
Ce capital qualité de l’entreprise peut
être évalué par une estimation de la part de sa contribution aux retours sur
investissements produits au cours des échanges avec ses parties prenantes.
Cette estimation peut s’appuyer sur certains indicateurs objectifs mais aussi,
souvent, sur une appréciation plus subjective partagée par les dirigeants, les
actionnaires, et les salariés, captée par des sondages. Il est possible de construire
des tableaux de bord spécifiques pour suivre l’évolution de ce capital qualité.
La production de la qualité n’est plus perçue
comme étant surtout une dépense obligatoire, mais comme un levier de développement
multiforme. Aujourd’hui le capital qualité d’une entreprise devient un de ses
principaux facteurs de compétitivité.
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