Les démarches « qualité », mises
en œuvre depuis de nombreuses années par les entreprises pour produire une
qualité qui répond aux besoins de leurs clients et aux exigences de la Société,
se sont progressivement enrichies en se conformant à des modèles normatifs en
constante évolution.
Elles ont nécessité des investissements
importants, et la création de services « qualité » qui ont progressivement
étendus leur champ d’actions à la protection de l’environnement, à la sécurité
des personnes, et à la responsabilité sociétale. Ils ont souvent intégré, dans
certains secteurs d’activités, des ingénieurs chargés des « affaires
réglementaires. »
Aujourd’hui de nombreux dirigeants se posent
la question : du bon usage par l’entreprise de tous ces investissements,
ou encore du réel intérêt pour l’entreprise de ces démarches.
S’ils se posent cette question c’est parce
que les retours sur investissements ne sont pas évidents à constater. Et si cette
attitude est fréquente c’est parce que lorsque l’investissement a été décidé le
retour sur investissement n’a pas été clairement exprimé. On entend souvent ce
message : « le progrès en qualité sert forcément les intérêts de
l’entreprise ». Cette affirmation, un peu facile, n’est pas toujours vraie.
Le diagnostic qualité, dans sa nouvelle forme,
est un outil qui contribue à mettre la qualité au service de l’entreprise.
Il précède tout projet « qualité »
en vérifiant que l’intention de lancer le projet se justifie par de nouveaux
gains, ou une diminution de pertes, pour l’entreprise, et en attribuant un
objectif atteignable à ces gains, ou aux diminutions des pertes.
Nous pensons qu’aujourd’hui, il est inutile,
et trop couteux, d’envisager un diagnostic général des performances du système
de management qualité de l’entreprise pour s’assurer que l’entreprise réalise
le meilleur usage de ce système, c’est-à-dire, pour faire le pendant avec la
médecine, de faire un « check- up » complet de ses modes de
fonctionnement.
Il est préférable de réaliser des
diagnostics locaux ciblés sur ce qui paraît aux dirigeants et aux responsables
des services qualité, des zones de gisements de progrès de ces performances
pour permettre à l’entreprise d’en faire un meilleur usage.
C’est ce que nous pratiquons depuis plus de
vingt ans.
Pourquoi ces diagnostics sont aujourd’hui
indispensables avant d’engager de nouveaux projets pour améliorer l’efficience
d’un système de management de la qualité ?
Les progrès des entreprises dans le
domaine de la qualité ont souvent été déclenchés pour mettre le système qualité
en conformité à des modèles normatifs sans cibler les retours sur investissement,
ou pour faire utiliser systématiquement de nouvelles méthodes, ou techniques
d’amélioration, qui justifient le rôle des services qualité.
Les retours sur investissements relèvent
alors plus d’une croyance que d’objectifs ciblés portant sur les retombées
pour l’entreprise.
D’autre part, la complexité croissante du
fonctionnement de l’entreprise, rend de plus en plus difficile la
caractérisation des modes d’exploitations possibles des gisements de progrès
dans le domaine de la qualité.
La maîtrise de la production et de l’usage
de la qualité devient aussi complexe que la maîtrise de la santé d’un être
humain, parce qu’un ensemble d’êtres humains est au cœur de cette production et
de cet usage.
En général, un diagnostic établit la cause
d’un problème et propose une solution.
Le diagnostic qualité peut se définir
comme suit :
Un diagnostic qualité est destiné à
établir la ou les causes d’un manque d’efficience dans la production et
l’usage de la qualité au sein de l’entreprise, et de proposer une, ou des
solutions
|
On se place dans la situation
suivante :
Les dirigeants, ou le service qualité, ont
identifié les symptômes d’un manque important d’efficience locale dans
la production de la qualité, ou dans son usage par l’entreprise.
Ils souhaitent déterminer les causes et décider
le lancement d’un projet de transformation pour remédier à cette situation.
Le diagnostic comporte les étapes
suivantes :
·
Faire
décrire les symptômes perçus par ces acteurs (expression des perceptions et
description des éléments factuels qui s’y rattachent)
·
Délimiter
de la zone d’investigation initiale
·
Saisir
des informations émises dans la zone qui expliquent les symptômes décrits
·
Modifier
éventuellement la zone d’investigation
· Compléter
la saisie des informations émises dans la nouvelle zone qui expliquent les
symptômes décrits
·
Identifier
des écarts par rapport à des repères de référence (causes possibles)
·
Simuler
des liens de causes à effets attachés à ces écarts
·
Confronter
cette simulation à l’observation des processus de production réels dans la zone
·
Confirmer
ces liens de causes à effets
·
Formuler
des causes fortement probables
·
Décrire
toutes les solutions possibles compatibles avec les contraintes de
fonctionnement de l’entreprise
·
Etudier
la faisabilité du projet destiné à mettre en œuvre ces solutions
·
Préconiser
la configuration, et le scénario du projet
·
Aider
à la construction du business model du projet
Une aide extérieure est souvent nécessaire
pour compléter et valider un pré diagnostic réalisé par le service qualité de
l’entreprise qui est en général juge et partie.
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