Dans de nombreux secteurs d’activités, les
produits ou les services représentent une part du pouvoir d’achat des
consommateurs qui diminue progressivement, et à laquelle se substituent de
nouvelles offres de consommation plus attractives. Les consommateurs continuent
à vouloir consommer ces prestations, mais ne veulent plus leur consacrer une
part aussi importante de leur pouvoir d’achat.
Cette situation affaiblit la valeur que
les consommateurs attribuent à leurs perceptions de la qualité centrées sur : la
satisfaction de besoins qui ne sont pas au cœur des fonctions d’usages principales
des produits ou services, voir aux marques de confiance dans leurs aptitudes à
se conformer aux performances annoncées. Par contre ils attachent de plus en
plus d’importance à la facilité d’accès et d’usage, et au prix d’achat.
Il est alors de plus en plus difficile
pour une entreprise de faire attribuer de la valeur, par les consommateurs, à
des espérances de satisfaction de besoins non « primaires » et à un
différentiel de garantie de conformité aux performances annoncées des produits
ou des services. Les entreprises qui continuent à « faire de la qualité »
en maintenant un bon niveau de satisfaction et de confiance qui se traduit par des
prix de revient, donc de vente, plus élevés que la concurrence, sortent
progressivement du marché. Cette disparition tire progressivement vers le bas
ces deux composantes de la qualité sur le marché. Nous appelons cette situation
le syndrome d’Akerlof.
Akerlof est un économiste américain qui a obtenu
le prix Nobel et 2001 pour ses travaux sur l’asymétrie des informations dans les
échanges économiques, et en particulier sur la disparition de certaines entreprises du marché, par la
production d’une qualité de leurs produits basée sur des espérances de
satisfaction et de confiance, qui pèsent sur les prix de revient, et qui ne
sont plus en phase avec l’évolution les principales attentes du marché qui se
focalisent sur les prix de vente pour
accroître les volumes d’achat.
On dit encore que : « la qualité est tirée vers le bas ».
Il montre, en particulier, que ces
situations provoquent progressivement une baisse globale du niveau de
satisfaction et de confiance de ce type de produits mis sur le marché, jusqu’à
ce qu’une entreprise trouve le moyen de faire
attribuer à nouveau de la valeur par ses clients à la satisfaction de besoins anciens,
et au respect des engagements annoncés. Elle commence alors par se développer
sur une niche, et peut, si les besoins implicites sont suffisamment importants,
et si elle sait « se faire entendre », s’ouvrir davantage le marché,
et amener la concurrence à suivre cette initiative.
Ce syndrome « d’Akerlof » peut toucher tous les secteurs d’activités.
Il
montre qu’une démarche qualité ne doit pas se limiter à une course aveugle à la
satisfaction des clients, mais au choix de tactiques « qualité » plus
subtiles, adaptées au contexte socio-économique du marché, et à ses évolutions
probables, et qui jouent sur les quatre piliers basiques des perceptions
qualité: « Les perceptions SCAR »
(Satisfaction, Confiance, Accessibilité, Rentabilité des efforts).
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