Les comportements de tous les acteurs dans l’entreprise
subissent de profondes mutations. L’individualisme, le consumérisme, la fin de
l’attachement durable, la coalition d’intérêts situationnelle, le besoin d’autorité
responsable, sont les principaux qualificatifs des nouvelles caractéristiques
de la population d’une entreprise.
Ces évolutions provoquent une mise en
cause des méthodes tayloriennes du management.
Cette mise en cause a une incidence
évidente sur le management de la qualité qui est une composante particulière du
management général de l’entreprise.
Les spécialistes de la qualité semblent
négliger ces transformations managériales en cours.
Ils ont tellement de mal à faire assimiler
par les entreprises les couches successives de méthodes, qui ont émergées à
partir du milieu de vingtième siècle, qu’ils semblent oublier d’observer les
évolutions de l’environnement du management de la qualité qui sont en
opposition avec l’usage de ces méthodes.
Les acteurs des services qualité qui sont censés
être des « faciliteurs » pour aider le corps social de l’entreprise à
assimiler ces méthodes, sont débordés, souvent démotivés.
Alors que les entreprises françaises assimilent
lentement ces méthodes parce qu’elles reposent initialement sur une culture anglo-saxonne que les spécialistes français de la qualité ont francisées, en les
faisant passées par le filtre des sciences de l’ingénieur, et de la
technocratie, pour neutraliser les composantes psychosociologiques culturelles qui
n’étaient pas adaptées à la culture française, il faut qu'elles trouvent l’énergie supplémentaire
pour absorber les évolutions nécessaires du management de la qualité en harmonie
avec les évolutions des autres composantes du management.
Des évolutions peu connues sont en cours. Les
acteurs qui les expérimentent avec succès ne souhaitent pas les partager pour l’instant
parce qu’elles font naître de nouveaux facteurs de compétitivité qui, par leur
caractère culturel, possèdent une durée de vie plus longue que ceux qui
reposent sur des innovations technologiques.
Les principaux axes de ces évolutions sont
les suivants :
1 Le management de la qualité se préoccupe davantage de l'amont et de l'aval des processus de production
1 Le management de la qualité se préoccupe davantage de l'amont et de l'aval des processus de production
Transfert du cœur du champ d’action
du management de la qualité de la maîtrise de la production des
prestations de l’entreprise vers la maîtrise des événements qui se produisent
au cours des échanges avec les parties prenantes, pour assurer les retours sur
investissement de la satisfaction des parties prenantes. La maîtrise de la qualité de la production des prestations de l'entreprise est au service de la maîtrise des échanges avec les parties prenantes.
Maîtrise d’un jeu socio-économique naturellement
présent dans toute relation d’échanges appelé : « jeu de la qualité »
pour prendre en compte le plus rapidement possible les évolutions
comportementales des parties prenantes.Il se définit de la manière suivante :
Le jeu de la qualité dans une relation d’échanges est un jeu socio-économique
qui consiste pour chaque acteur, à miser sur le jugement qualité que l’autre
porte sur ce qu’il lui fournit, pour bénéficier d’une contrepartie sur laquelle
il espère porter le jugement qualité qui lui convient.
Transfert des priorités du
management de la qualité de la maîtrise « rationnelle » de la
reproduction des processus de production vers une maîtrise « intelligente »
des processus « one shot » de transformation de leurs systèmes de
production, pour assurer l’atteinte de leurs objectifs en visant des cibles
mobiles. Le management de la qualité se focalise sur la qualité des projets de transformation. la qualité des processus de production est une conséquence de celle des projets de transformation.
2 Le manager individualise ses relations avec les membres de son territoire
2 Le manager individualise ses relations avec les membres de son territoire
Individualisation de l’accompagnement
de la production de la qualité au sein des lignes de production de valeur, en
favorisant l’exploitation personnalisée de « gisements qualité » individuels
ciblés sur des objectifs mutualisés, pour accentuer leur implication par leur
motivation. Le manager s'appuie sur le jeu de la qualité dans ses échanges avec chaque membre de son territoire managérial.
3 Le manager maîtrise sa réaction aux alertes
3 Le manager maîtrise sa réaction aux alertes
Réactivité responsable aux alertes des
parties prenantes, pour limiter leurs impressions de situations d’échecs. Le manager doit prouver sa capacité à réagir promptement, sérieusement, et en responsabilité, aux alertes.
4 Les bénéfices de la production de la qualité sont équitablement répartis
4 Les bénéfices de la production de la qualité sont équitablement répartis
Répartition objective entre les parties
prenantes des bénéfices issus des retours sur investissements produits par la
qualité, pour les inciter à investir dans sa production.