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mardi 5 décembre 2017

Vers une saturation probable des impacts socio-économiques des innovations

L’investissement dans l’innovation technologique est présenté souvent par nos responsables politiques comme le salut de notre civilisation. Si on regarde dans le rétroviseur on peut le croire. Mais si on se projette dans l’avenir on peut en douter.

L’énergie consacrée à l’innovation technologie s’accélère dans le monde entier. Une véritable concurrence s’exerce même entre les Etats. C’est à celui qui a le plus de startups, et d’incubateurs pour les aider à naître.

Mais la durée de vie des effets socio-économiques d’une innovation semble décroître sous l’effet de substitution de l’innovation par d’autres innovations. Le pourcentage d’innovations qui engendrent des processus de diffusion suffisamment durables pour obtenir de réels retours sur investissements semble être en diminution. La taille des populations de consommateurs passionnés par la découverte des innovations technologiques semble diminuer et un plus grand nombre de consommateurs semblent « blasés » par les innovations technologiques qui leur sont adressées, semble également ne plus avoir toujours envie de fournir les efforts nécessaires pour se les approprier et les utiliser. Les transformations qu’elles nécessitent dans l’organisation de la Collectivité engendrent des dépenses difficilement supportables, et quelquefois un gaspillage de nos ressources qui peut vite devenir dangereux.

Ces macro processus de création et de diffusion des innovations sont-ils suffisamment suivis pour assurer leur efficience ?

Existe-t-il un véritable observatoire chargé d’étudier les effets produit par l’accélération de ces processus et l’évolution de la rentabilité socio-économique globale des investissements qu’ils nécessitent ?

Nous rencontrons de plus en plus de chefs d’entreprises qui se posent des questions sur la rentabilité des investissements qu’ils réalisent au titre de l’innovation technologique.

Dès qu’un problème de société est nommé, un flot d’innovations s’enclenche de manière totalement aléatoire.

L’observateur que, je suis depuis quelques décennies, constate qu’après une période d’une vingtaine d’années où les entreprises ont connu la mode de la normalisation destinée à faire la chasse aux risques, par la standardisation, avec tous les excès qu’elle a produit, on entre dans une nouvelle mode de libération des énergies créatrices pour provoquer les changements qui ouvrent de nouveaux marchés comme si la taille des systèmes de consommation était infinie.  L’augmentation de la masse monétaire dilate certes la capacité de ces systèmes à consommer, mais elle génère des fractures de plus en plus importantes et de natures très différentes dans les populations. (Ressources financières, capacité à produire et à utiliser, conflits relationnels, etc.) On est confronté à l’accélération d’un corps hétérogène qui ne peut que provoquer des fractures dont les coûts des réductions seront difficilement supportables par la Société.

Notre Société a besoin de normes, et d’innovations pour trouver des solutions aux nouveaux problèmes qui apparaissent et qui apparaîtront dans le futur, mais elle manque cruellement de systèmes de régulation qui canalisent leur production pour qu’elles soient à terme les plus efficientes possibles.

Les modes génèrent le changement. Elles sont donc utiles. Mais ces changements ont besoin d’être canalisés vers les finalités les plus utiles pour notre Société.

La maîtrise nécessaire de ces deux sources d’énergies sociétales qui doivent cohabiter est possible en introduisant dans tous les futurs projets d’exploitation de la créativité humaine, une démarche qualité multidimensionnelle, non dogmatique, dont les outils méthodologiques existent mais sont souvent mal utilisés, et que nous appelons : « démarche qualité compétitive »

Ces démarches nouvelles devraient systématiquement être introduites dans les processus d’innovation pour éviter les phénomènes de saturation et de perte d’efficience. Elles sont des modes de conduites souples de ces processus vers des objectifs partagés par toutes les parties prenantes, sans absorber la nécessaire énergie créatrice et la dynamique de production.

Ce sont ces nouveaux modes de conduite qui assurent aujourd’hui les meilleures chances de retours sur investissements.